que je savais ne pas exister ?… Je voudrais le savoir… Elle ne le sait peut-être pas elle-même… « Vraiment, ai-je de la chance ? »
Il se tut.
— Alors, lui demandai-je… vous avez divorcé ?
— Six mois après… oui… car j’étais trop malheureux…
— Elle se remaria ?
— L’année suivante, elle se remaria avec Joseph de Gardar, un charmant garçon, que je connaissais beaucoup…
Il ajouta, après une pause :
— Il en est mort…
— Ah !
— Mon Dieu, oui !
— Et comment cela ?
— Oh, monsieur, de la façon la plus comique !
Il eut un léger ricanement.
« – Voici l’anecdote, fit-il. Huit jours après leur mariage, comme ils achevaient de dîner, tous les deux, seuls, Laure dit à son mari :
» – Mon ami, je voudrais que tu prennes un bain ?
« L’œil de Gardar s’effara.
» – Un bain ?… Maintenant ?… Et pourquoi ?
» – Parce que je voudrais, mon ami.
» – Suis-je donc sale ?