ennuis, ces bougres-là ne voulant jamais rester tranquilles… En les massacrant en bloc, je supprime les difficultés ultérieures… Est-ce clair ? Seulement, voilà… tant de cadavres… c’est encombrant et malsain… Ça peut donner des épidémies… Eh bien ! moi, je les tanne… j’en fais du cuir… Et vous voyez par vous-même quel cuir on obtient avec les nègres. C’est superbe !… Je me résume… D’un côté, suppression des révoltes… de l’autre côté, création d’un commerce épatant… Tel est mon système… tout bénéfices… Qu’en dites-vous, hein ?
— En principe, objectai-je, je suis d’accord avec vous, pour la peau… mais la viande, général ?… que faites-vous de la viande ?… Est-ce que vous la mangez ?
Le général réfléchit pendant quelques minutes, et il répliqua :
— La viande ?… Malheureusement, le nègre n’est pas comestible ; il y en a même qui sont vénéneux… Seulement, traitée de certaine façon, on pourrait, je crois, fabriquer avec cette viande des conserves excellentes… pour la troupe… C’est à voir… Je vais soumettre au gouvernement une proposition dans ce genre… Mais il est bien sentimental, le gouvernement…
Et ici, le général se fit plus confiant :
— Ce qui nous perd, comprenez bien, jeune homme… c’est le sentiment… Nous sommes un peuple de poules mouillées et d’agneaux bêlants… Nous