Et ailleurs :
« Le sabre et la matraque valent mieux que tous les traités du monde. »
Et encore :
« … En tuant sans pitié, un grand nombre. »
Ayant trouvé ces idées, non point nouvelles, mais curieuses en soi, je me rendis chez ce brave soldat, dans le but patriotique de l’interviewer. Ce n’est point chose facile de pénétrer jusqu’à cet illustre conquérant, et je dus parlementer longtemps. Par bonheur, je m’étais « en haut lieu » prémuni de lettres et de références devant lesquelles il n’y avait, même pour un héros de sa trempe, qu’à s’incliner. Le général n’opposa donc, pour la forme, qu’une résistance d’ailleurs assez molle, et il finit par me recevoir… Dieu sait si le cœur me battait fort, lorsque je fus introduit près de lui.
Je dois dire qu’il m’accueillit avec cette brusquerie charmante que, chez messieurs les militaires, on peut appeler de la cordialité. Cordialité joviale et ronde et plaisant à l’esprit d’un Français qui a lu M. Georges d’Esparbès. Vêtu d’un burnous rouge, il était assis sur une peau de tigre et fumait, à la mode arabe, un énorme narghileh. Sur son invitation brève comme un commandement, que j’eusse… une, deusse !… une, deusse !… à m’asseoir, sur une peau de simple mouton, en face de lui, je ne pus me défendre, en obtempérant à ses ordres, de ressentir une vive émotion ;