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ACADEMIANA


Dieu me garde de dire du mal de l’Académie Française qui, au fond, malgré ses partis pris et ses manies de vieille dame, est une fort respectable personne. Mais, enfin, il faut bien constater qu’elle a ouvert ses portes et donné un de ses fauteuils à M. Ludovic Halévy.

M. Ludovic Halévy est un homme d’esprit ; il a écrit de charmantes petites choses, d’un parisianisme assez vif et à la portée de toutes les intelligences. Il a collaboré, avec M. Henri Meilhac, à des opérettes gaies et à des comédies légères ; il conte gentiment, sans prétention, mais aussi sans éclat, presque banalement. Bref, ce littérateur aimable ne dépasse pas la moyenne, et l’on pourrait compter, de par le monde des lettres, infiniment d’écrivains qui ne sont ni meilleurs ni pires que M. Ludovic Halévy.

Mais M. Ludovic Halévy a une tenue correcte