autre chose que du dédain, de l’ennui et du quinquina — des habitudes d’élégance intellectuelle, des raffinements d’idées, qui risquent fort de rester incompris, ridiculisés même, pour l’unique raison qu’ils seront originaux et curieux. J’aime mieux croire que M. Maurice Barrès — si bien défendu contre les « agissements » de son moi politique par un dandysme spirituel et par une âme particulière d’artiste — ne s’est engagé dans cette voie nouvelle, ne s’est imposé la fatigue de contacts injurieux, que par l’ironique espoir d’observer l’homme dans le milieu le plus favorable au développement de ses passions, à l’épanouissement de sa bêtise. Le pire qui puisse résulter de cette aventure électorale, c’est, je me plais à l’imaginer, un de ces livres exquis qui font notre joie.
Une chose me trouble cependant, M. Maurice Barrès a été nommé député. C’est donc qu’il a fait ce qu’il faillait faire pour cela ? Ces sortes d’événements n’arrivent point sans qu’on y pense et sans qu’on y pousse ; ils impliquent nécessairement un travail et un consentement. Or, voilà ce qui m’inquiète. M. Maurice Barrès a parlé dans des réunions d’électeurs ; il a, par force, affiché des programmes, colporté ou envoyé par la poste d’affreux petits papiers où étaient consignées des professions de foi, peut-être, ô stupeur des opinions sur le référendum, peut-être même, afin de « déjouer les manœuvres de la dernière