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sonné le glas posthume de leur irréductible mort.

Et l’on se prend d’une plus grande fierté et d’un plus grand amour en songeant à Flaubert. Au moins la gloire de celui-là est d’un solide métal, que le temps revêtira d’une patine de jour en jour plus belle.

Et l’on se dit que, si nous n’étions pas le peuple de vaudevillistes que nous sommes, La Tentation de saint Antoine, cet admirable livre, où Flaubert crie toutes les tortures et tous les doutes de son âme, serait déjà notre livre national comme l’est en Allemagne, le Faust de Goethe.

Octave Mirbeau, Le Figaro, 19 novembre 1887