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ESPOIRS NÈGRES.


J’ai fait la connaissance d’un de ces nègres dahoméens, grands, minces, beaux et souples qui excitent si fort la curiosité des blancs au Trocadéro. C’est un charmant homme très doux, très gai et, de même que tous les nègres, intarissable conteur d’histoires… Malheureusement le nègre du Dahomey — du moins si j’en juge par mon ami — est symboliste, et je ne comprends rien aux histoires qu’il raconte… Elles me semblent tellement décousues, inutiles et puériles que je crois entendre des vers de M. Vielé-Griffin, si tant est qu’on puisse appeler vers ces piaulements inarticulés que M. Vielé-Griffin persiste à pousser parfois, dans des revues et dans des livres.

Hier, ce brave nègre — je parle de mon ami le Dahoméen — a voulu me chanter des chansons de son pays… Ce sont de très vieilles chan-