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L’Enquête sur la question sociale nous donne l’opinion d’importants personnages qui, dans la politique, les finances, l’industrie, les sciences, occupent, en Europe, une situation prépondérante.

Nous avons l’opinion de M. de Rothschild et celle de M. Guesde, Bebel et le duc de Doudeauville, John Burns et Paul Leroy-Beaulieu, Adolf Wagner et Malatesta, le pasteur Stoecker et Paul Brousse, Mgr  Ireland et M. Cousté, M. Albert Christophe et M. de Hauseman, et combien d’autres ! Révolutionnaires et conservateurs, théoriciens, chefs de secte et conducteurs de peuples, et la foule aussi, sous la physionomie anonyme et symbolique de l’ouvrier d’usine, du paysan, du marin. Rien n’y manque. Nous avons le port, le village, la ville industrielle, la fabrique et tout ce que cela doit représenter de malentendus sociaux, de revendications et de luttes, de richesses pour les uns, de misères pour les autres, de consciences en marche vers un but défini. Il semble que de tous ces témoignages contradictoires, il va sortir, sinon une idée bien nette de reconstitution sociale, du moins l’expression théorique ou sentimentale du malaise économique où l’Europe se débat, et l’unanime certitude qu’il y a quelque chose à faire. Eh bien, non ! D’un côté, les sécurités