Tu sais bien que non… Tu sais bien que c’est un médecin allemand…
Pourquoi n’est-il pas venu, aujourd’hui ?
Il est venu, je t’assure…
Non ce n’est pas lui qui est venu !… Je voudrais la voir… Je l’aime mieux que Jenny… Elle est plus pâle qu’un dahlia blanc !… un tout petit dahlia blanc !… Mère, regarde cette petite voile, là-bas, très loin, dans le soleil… On dirait que c’est son âme qui s’en va.
Allons, mon enfant, il est temps de rentrer… Tu vois bien, il n’y a plus de soleil sur la terrasse…
Oui, tout à l’heure… Quand la voile aura disparu… Comme elle est blanche !… Peut-être que toutes ces voiles sont les âmes des pauvres morts… Elles ne sont plus tristes… Elles sont heureuses, comme des oiseaux… Où vont-elles ?…
Je vais dire qu’on vienne… Attends que j’arrange tes oreillers… Tu n’as pas froid ?
Non, je n’ai pas froid… Est-ce que je suis pâle ?…