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vices… pour mon intelligence… pour ma haine des préjugés, lui qui les affiche tous ?… Je ne sais pas… Outre cet attrait de l’inconnu et du mystère, il exerce sur moi ce charme âpre, puissant, dominateur, de la force. Et ce charme — oui ce charme — agit de plus en plus sur mes nerfs, conquiert ma chair passive et soumise. Près de Joseph, mes sens bouillonnent, s’exaltent, comme ils ne se sont jamais exaltés au contact d’un autre mâle. C’est en moi un désir plus violent, plus sombre, plus terrible même que le désir qui, pourtant, m’emporta jusqu’au meurtre, dans mes baisers avec M. Georges… C’est autre chose que je ne puis définir exactement, qui me prend tout entière, par l’esprit et par le sexe, qui me révèle des instincts que je ne me connaissais pas, instincts qui dormaient en moi, à mon insu, et qu’aucun amour, aucun ébranlement de volupté n’avait encore réveillés… Et je frémis de la tête aux pieds quand je me rappelle les paroles de Joseph, me disant :

— Vous êtes comme moi, Célestine… Ah ! pas de visage, bien sûr !… Mais nos deux âmes sont pareilles… nos deux âmes se ressemblent…

Nos deux âmes !… Est-ce que c’est possible ?

Ces sensations que j’éprouve sont si nouvelles, si impérieuses, si fortement tenaces, qu’elles ne me laissent pas une minute de répit… et que je reste toujours sous l’influence de leur engourdissante fascination… En vain, je cherche à m’occu-