J’objecte :
— Mais, je ne sais pas faire la cuisine…
— Je la ferai, moi… je ferai mon lit… le vôtre, foutre !… je ferai tout…
Il devient galant, égrillard ; son œil s’émerillonne… Il est heureux pour ma vertu que la haie me sépare de lui ; sans quoi, je suis sûre qu’il se jetterait sur moi…
— Il y a cuisine et cuisine… crie-t-il d’une voix rauque et pétaradante à la fois… Celle que je vous demande… ah ! Célestine, je parie que vous savez la faire… que vous savez y mettre des épices, foutre !… Ah ! nom d’un chien…
Je souris ironiquement et, le menaçant du doigt, comme on fait d’un enfant :
— Capitaine… capitaine… vous êtes un petit cochon !
— Non pas un petit !… réclame-t-il orgueilleusement… un gros… un très gros… foutre !… Et puis… il y a autre chose… Il faut que je vous le dise…
Il se penche vers la haie, tend le col… Ses yeux s’injectent de sang. Et d’une voix plus basse il dit :
— Si vous veniez chez moi, Célestine… eh bien…
— Eh bien, quoi ?…
— Eh bien, les Lanlaire crèveraient de fureur, ah !… Ça, c’est une idée !
Je me tais et fais semblant de rêver à des choses