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savent bien ce qu’ils font, allez, les vendus !…

Il englobe, dans une même haine, protestants, francs-maçons, libres-penseurs, tous les brigands qui ne mettent jamais le pied à l’église, et qui ne sont, d’ailleurs, que des juifs déguisés… Mais il n’est pas clérical, il est pour la religion, voilà tout…

Quant à l’ignoble Dreyfus, il ne faudrait pas qu’il s’avisât de rentrer de l’île du Diable, en France… Ah ! non… Et pour ce qui est de l’immonde Zola, Joseph l’engage fort à ne point venir à Louviers, comme le bruit en court, pour y donner une conférence… Son affaire serait claire, et c’est Joseph qui s’en charge… Ce misérable traître de Zola qui, pour six cent mille francs, a livré toute l’armée française et aussi toute l’armée russe, aux Allemands et aux Anglais !… Et ça n’est pas une blague… un potin… une parole en l’air : non, Joseph en est sûr… Joseph le tient du sacristain, qui le tient du curé, qui le tient de l’évêque, qui le tient du pape… qui le tient de Drumont… Ah ! les juifs peuvent visiter le Prieuré… Ils trouveront, écrits par Joseph, à la cave, au grenier, à l’écurie, à la remise, sous la doublure des harnais, jusque sur les manches des balais, partout, ces mots : « Vive l’armée !… Mort aux juifs ! »

Marianne approuve, de temps en temps, par des mouvements de tête, des gestes silencieux, ces discours violents… Elle aussi, sans doute, la République la ruine et la déshonore… Elle aussi