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Au lieu de faire expulser les hordes – après avoir saisi ce prétexte pour dissoudre la réunion – le commissaire de service les engageait du geste à faire l’assaut de la tribune. Mais la lâcheté naturelle des défenseurs de l’armée est telle que nous trois, résolus à continuer la réunion et à parler, nous avons pu traverser seuls les cinquante mètres de l’hémicycle et aller affronter les bêtes féroces qui se déclaraient disposées non à discuter mais à nous supprimer.