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Nous étions venus sur la demande des étudiants républicains – ni étudiants ni républicains ne vous agréent, à vous qui avez coutume d’assommer les uns et les autres — nous étions venus pour parler sur l’affaire Dreyfus, où vous avez été complice, en 1894, avec M. Félix Faure, de la forfaiture du général Mercier ; sur l’affaire Picquart où, avec M. Félix Faure et M. de Freycinet, vous êtes encore complice de l’attentat du général Zurlinden, et enfin sur les lois scélérates, dans la confection et dans l’exécution desquelles vous avez assumé, avec M. Félix Faure, la plus odieuse des responsabilités.

Dès le 21, des appels menaçants étaient insérés dans la presse réactionnaire et nationaliste de Toulouse ; et, le soir, une manifestation antisémite avait lieu sous les fenêtres de l’hôtel où nous étions descendus.

Votre préfet était donc, dès ce moment,