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Eh bien ! pas du tout… M. Millevoye ne bronche point à ce cadavre ; ses pieds ne glissent pas dans le sang… Aujourd’hui, il a les jambes plus fermes, le cœur plus solide, la peau tannée par l’expérience du crime.

Avec une admirable inconscience qui n’étonnera que ceux-là, à qui la physiologie si caractéristique de M. Millevoye n’est pas familière, il nous annonce qu’il va interpeller le ministre, demander la déportation, la fusillade, je ne sais quoi encore de nationaliste, non contre les faussaires, mais contre les victimes des faussaires.