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Alors il gesticule, crie, dénonce, menace et triomphe. Jamais, je crois, un homme n’accepta aussi résolument l’abjection de la sottise… Trahison !… Complot !… Les Allemands prêts à envahir la France, sous la conduite de Scheurer-Kestner, Trarieux, Reinach !… Il brandit les faux comme un glaive de justice, et comme un drapeau : « La France aux Faussaires ! » réclame-t-il avec des grimaces furieuses d’épileptique… C’est le cri qui, désormais, pendant plus d’un an, remplacera le « Montjoie et Saint-Denis ! » de nos pères. Ce cri se répète de Drumont à Arthur Meyer, de Pollonnais à Rochefort, du forçat Alphonse Humbert à Judet,