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Le soir, dans le compartiment qui nous ramène, les chasseurs fatigués dorment, dans leurs cuirs, leurs fourrures, et leurs poils. Et je vois leurs lèvres s’agiter, sous la pâle lumière qui tombe sur eux, et leurs bouches velues s’ouvrir, comme pour un aboi de chien.

Ils rêvent sans doute qu’ils sont chiens et qu’ils poursuivent, dans des plaines vierges, des lièvres grands comme des éléphants, et des perdreaux aux envergures d’aigles.