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se grattant la nuque. Puis, se plantant droit devant sa femme, les poings sur la hanche, la bouche mauvaise, il dit :

— Quoi qu’j’allons faire ?

La Goudette regarda son mari bien en face. Un désir de meurtre luisait entre ses paupières, gonflait ses narines, abominablement.

— Ah ! malheur ! gémit-elle… Si t’étais un homme !…

— J’suis un homme ! affirma Goudet.

Elle haussa les épaules.

— Un homme !… Ah oui !… Un homme bon pour gueuler, mais v’là tout !

— J’te dis que j’ suis un homme, nom de Dieu ! répéta Goudet, qui serra les poings et frappa le sol du pied, avec colère.

Alors, d’une voix sourde, précipitée :

— Eh ben, si t’es un homme, montre-le, une bonne fois… Crèves-y la piau, mâtin, tords-y les tripes, piles-y sur la tête !…

Ses doigts remuaient, se tordaient, pareils à des griffes de bête féroce ; de sa bouche, des crocs sortaient, jaunes et pointus, impatients de déchirer des proies vivantes ; ses prunelles roulaient dans du sang, hagardes.

Goudet se recula, un peu effrayé. Il balbutia :

— J’peux point faire ça… c’est ma mè…

— Nà ! Qu’est-ce que je disais !… C’est-y une raison, bougre de grand lâche ?… Une femme