Comme il n’y avait plus de train, et qu’on fermait la gare, ils eurent une minute de désarroi… Après s’être consultés du regard :
— Qu’est-ce que nous allons faire ? dit l’un.
— Ah ! dame ! dit l’autre en balançant sa tête.
— Où aller, maintenant ?
— Ah ! dame !…
Ils cherchèrent longtemps, sans doute, par la pensée, des endroits merveilleux… des parcs en fête… des plaisirs… et ne trouvant rien :
— Si on rentrait, à la maison ?… proposa l’un.
À quoi l’autre répondit :
— Ah ! non !… Un jour de congé !… ça ne serait pas à faire…
— C’est juste !… Faut un endroit où l’on s’amuse !
— Bien sûr !…
Après un temps de réflexion :
— Si on allait faire un petit tour à la gare… à notre gare…
— Ça… c’est une idée…
— Ça… c’est un chemin de fer… On va s’amuser à regarder ! un vrai !
— Bien sûr !…
— Eh bien !… allons !…
— Allons !…
Et s’éloignèrent d’un pas redevenu plus leste, plus aisé… comme s’ils allaient… enfin… vers le bonheur…