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Earl reçut la nouvelle sans broncher.

— Vous vous mariez ?… fit-il.

— Parfaitement !… Et voici !… Huit jours pour aller, huit jours pour revenir, quinze jours pour le mariage !… Je serai au bureau, le 2 janvier 1900, à dix heures.

— Et quand part le paquebot, Cyrille ?

— Demain soir, Earl !

Earl Butwell réfléchit un instant, puis :

— Cyrille, dit-il, je ne puis vous donner ce congé… Vous avez la surveillance de l’inventaire de fin d’année… Vous ne pouvez partir avant le 5 janvier…

Cyrille Barclett répondit :

— Earl, c’est impossible !… Il faut que je parte… Tout est prêt !… Mais écoutez.

Il alla consulter une sorte d’horaire illustré, qui était appliqué dans un cadre noir, sur le mur du cabinet.

— Écoutez, reprit-il… Je puis revenir le 24 décembre… Voyez vous-même !… Je ne resterai là-bas que trois jours… Le temps de me marier… Et je reprends le paquebot qui part de New-York le 14… Voyez-vous-même… Et quand je dis le 24… Je puis être ici, parfaitement, le 23. Jeromy me remplacera très bien durant cette courte absence…

— Alors, partez, Cyrille, consentit le sous-chef, après avoir vérifié l’exactitude de la date