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assis devant un fagot qui flambait ; près de lui était une pile de livres. Il les prenait, un à un, les déchirait et les jetait dans le brasier.

— Tu vois, me dit-il. Je les brûle…

Il mit sa main sur sa poitrine, et il ajouta avec un air de profond dégoût :

— Mais c’est cet affreux livre, qu’il faudrait détruire, cet affreux livre de mon cœur !…

Je regardais la fumée qui montait dans l’air, en spirales bleuâtres, s’évanouissait, et je suivais les petits morceaux de papier brûlé, qui voletaient, chassés par le vent, comme des feuilles mortes.