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IV


— Eh bien ! il arrive… s’écria mon père qui, très essoufflé et agitant une lettre, entra dans la chambre, où ma mère achevait de m’habiller… Il arrive demain… par le train de trois heures.

— Demain ! fit ma mère, d’un air résigné… Allons !

Et elle ajouta, car c’était une femme ordonnée et prévoyante :

— Pense à commander la grande voiture… Il aura sans doute beaucoup de bagages… Moi, je vais aller à la boucherie…

— C’est ça !… Dis donc, mignonne ?

— Quoi ?

— Si nous invitions à dîner, pour demain, les Robin et le bon curé ?… Hein ?… c’est une occasion…

— Comme tu voudras !… Quelle chambre faudra-t-il lui donner ?