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La rue était tranquille… Les promeneurs allaient, venaient, d’un air béat, sans hâte et sans fièvre… M. Arthur Meyer s’écria, tout d’un coup :

— Et pas de massacre dans la rue !… pas l’ombre d’un massacre dans la rue !… C’est incroyable !… décidément, ce pays n’a plus de sang dans les veines !… Il est pourri !… Quant à l’armée allemande, qui ne bouge pas… vraiment, elle est au-dessous de tout !…

Puis, me forçant de m’arrêter, soudain il me demanda :