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beauté où, chaque jour, nous les voyons s’élever dans la presse. J’ignore quel sera le résultat de cette tragique et obsédante affaire. Il en est un, pourtant, qui me semble, dès maintenant, acquis : c’est que le journal n’a plus rien à envier à la loge du concierge. Le journaliste a fait tellement sien le potin stupide, venimeux et délateur, qu’il en a, à tout jamais, découronné la face symbolique, la face spécialiste du concierge, gardien de notre porte, et aussi de notre honneur !… Et il n’a pas fallu moins que le grand cri de conscience de M. Émile Zola, il n’a pas fallu moins que sa noble et forte parole pour que, dans le flot d’imbécile boue qui nous submerge, nous nous reprenions à ne pas complètement désespérer de l’utilité et de la générosité de notre profession !