un malheur ?… Pourquoi ces beaux habits et cette figure triste et gênée ?
Le Jardinier. — Avec votre permission, Mademoiselle Germaine, je viens vous faire mes adieux.
Germaine. — Vos adieux !…
Le Jardinier. — Ben oui !… Ben oui !…
Germaine. — Vous nous quittez ?… Ça n’est pas possible ! Vous, mon brave Victor !…
Le Jardinier. — Pardonnez-moi… J’ai donné mes huit jours à Monsieur, ce matin.
Germaine. — Allons donc !
Le Jardinier. — C’est-à-dire, pour être juste, que Monsieur et moi, on se les est donnés, en même temps, tous les deux…
Germaine. — Ce n’est pas vrai !
Le Jardinier. — Si fait, Mademoiselle… si fait !… Ah ! ça m’a fait deuil, vous pensez !…
Germaine. — Pourquoi avez-vous donné vos huit jours ? Vous ne vous plaisiez plus ici ?
Le Jardinier. — Il n’y a pas moyen de vivre avec Monsieur !… Monsieur vous cherche des raisons à propos de tout et à propos de rien !… Qu’est-ce que vous voulez ?… On ne peut jamais le contenter !… J’ai patienté longtemps, parce que, bien sûr, ça m’ennuyait de quitter Mademoiselle, qui a été, toujours, si bonne pour ma femme et pour moi… Mais Monsieur !… Il n’y a plus moyen, il n’y a plus moyen ! C’était un enfer, ici !