Page:Mirbeau - Apologie pour Vacher paru dans Le Journal du peuple, 3 mai 1899.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ainsi, voilà un criminel plus authentiquement criminel que Troppmann, Vacher, Pranzini, non seulement un criminel d’État, mais un criminel de droit commun, un criminel qui, étant ministre et étant homme aussi, apporte à la tribune de la Chambre, pour établir la culpabilité de Dreyfus innocent, trois faux, et qui sachant en son âme et conscience de faussaire, que ce sont des faux, les fait afficher sur tous les murs de toutes les communes de France !… Et il n’y aura pas de sanction à ce crime audacieux, dont je ne vois pas dans l’Histoire, dans toute l’Histoire, qu’il s’en soit jamais rencontré un plus odieux, plus lâche, et qui outrage à ce point la conscience publique ! Et après un tel forfait volontaire, calculé, M. Cavaignac va pouvoir revenir à la Chambre, s’y pavaner, comme Mercier et Gonse se pavanaient, l’autre soir, sur les tréteaux de « la Patrie Française », y parler, peut-être !… Et aucun, parmi ces