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est un péril. Qui donc l’acclame aujourd’hui ? Les césariens, qui ne rêvent que d’émeutes sanglantes. Sur qui s’appuie-t-elle ? Sur les antisémites, qui ne rêvent que de pillage. Lorsque quelqu’un, en ces jours de folie furieuse, hurle : « Vive l’armée ! » il hurle en même temps : « Mort à quelque chose ! » Ces deux cris sont, désormais, associés dans les mêmes bouches. Ils ne font qu’un. Ouvertement, admirativement, ceux qui applaudissent l’armée nous la représentent prête au massacre, impatiente de tueries. Elle est devenue le point de ralliement de toutes les haines sauvages, de tous les appétits barbares, de