Page:Mirages-Renée de Brimont-1919.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Or, rideaux écartés, la lumière pénètre,
intense, intense, par la fenêtre ;
elle a chassé les ombres peu à peu ;
jalouse de la lampe et jalouse du feu
elle glisse, et se coule, et se pose.
Elle rit au miroir et fait luire le bois,
elle dissipe les masques sournois,
elle s’est fiancée avec la flamme rose,
la flamme qui danse au centre des choses
dans la chambre chaude, dans la chambre close.

Et dans mes yeux sombres comme ces ombres
qui les ont habités, coites et sombres,
dans mes yeux entr’ouverts et profonds,
dans l’émerveillement serein de mes prunelles
le jour, le grand jour et sa robe nouvelle,
de la même façon qu’il avait émigré
le jour est revenu lentement, par degrés,
givré, poudré, désireux de plaire !

Car nuits et matins se font et se défont
par la vitre nue, par la vitre claire…