Page:Mirages-Renée de Brimont-1919.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À LA ROSE ROUGE

Et vous si multiple, Cramoisie,
au bord de l’uni bassin dormant
où s’attarde ma fantaisie ;
vous, Odorante, qui persistez
comme un regret dans la brume chaude,
et dont mes mains s’imprègnent longuement ;
vous, effeuillée sur l’émeraude
visqueuse des eaux, pétale à pétale…
Rose, n’êtes-vous la sanglante beauté
dernière des mourants étés ?
Ou peut-être, livrée à l’aile brutale
des nocturnes désirs,
Rose, n’êtes-vous parmi les vierges sages
que cette pudeur montant à leur visage ?