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À LA ROSE-THÉ

Or, dans le cristal qui vous possède, Rose,
dans l’intimité des pénombres décloses,
vous m’apparaissez, Princesse de langueur ;
votre lourd front las porte le poids d’un rêve…
Rose, dans la chambre aux pénombres moroses
vous vous souvenez, Rose-thé, nouvelle Ève,
du jardin perdu que troublait votre cœur,
de ce paradis embaumé de corolles…
Et je n’ai pour vous, Rose, que mes paroles.
Rêvez… Penchez-vous… Ne suis-je votre sœur ?
N’ai-je aussi vécu la minute fatale
où le paradis échappe à l’Ève folle ?
Mais je vois, je vois s’effeuiller vos pétales…
Rêvez… Penchez-vous… Donnez-moi votre cœur,
Rose, Rose-thé, Princesse de langueur !