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Sous les bois opportuns et des dieux explorés
la terre a déplié ses ténébreuses couches,
et de vous voir passer, l’homme, d’un cœur farouche
a voulu retenir ce qui ne peut durer…

Mais déjà vous fuyez vers d’autres paysages,
Atalante ! Souples et minces vont vos pieds,
et les chemins d’hier déjà sont oubliés,
les flots et les rumeurs, les fleurs et les visages,

les déserts, les cités, les temples, les jardins…
Jusqu’aux bords nébuleux des crêtes incertaines
ils vont, ils vont… Vos yeux ont des lueurs lointaines,
votre front obstiné d’impassibles dédains ;

et l’Amour vous convie, et les reflets des fêtes
se glissent à travers vos cheveux déployés…
Mais vous fuyez encor, mais toujours vous fuyez,
Atalante aux pieds vifs, sans détourner la tête !