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perle, opale, aventurine,
les fleurs d’ombre, les fleurs sous-marines.

Ô ce chant ! — Il trouble la nuit, il la déchire,
pareil aux mille notes des lyres
qui jadis ont connu la nuit des bois sacrés…
Chacune dit les grâces de chacune,
mêlée à la vague opportune,
au rythme de la houle qui monte, qui descend,
flux et reflux bruissant, incessant,
ouvert pour l’éternelle et suprême venue
d’Astarté blonde, ruisselante et nue !
Chacune dit
les miracles de nacre, les tapis
spongieux sur lesquels gisent des coquillages ;
les opulents contours des monstres assoupis,
vieux de la grande vieillesse des âges ;
chacune dit l’ébauche multiforme
des êtres, la splendeur des abîmes sans fond
veillés par les poulpes camuses,
et les espaces bleus et lumineux où vont,
fleurs transparentes,
les flottantes, les vaines, les blanchâtres méduses…

Ô ce chant ! — Chacune dit le lit d’amour