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PÉTALES SUR L’EAU

De tout cela qui fut l’Été — de cette joue
ardente et lourde,
de ce front qui penchait, accablé
sous les guirlandes et les grappes,
de cette gorge que brunit le hâle
et de ces chants touffus dans la robe des blés,
il nous reste, dans votre robe,
dans vos mains de fraîcheur, Automne,
il nous reste un reflet… un écho…
une douceur encore fiancée à l’eau.
Et puis une rose dernière !…
Votre souffle promène
les acres senteurs humides des forêts,
Automne belle ! — De votre cœur secret
monte une nostalgie étrange
et comme un regret ;
et des lueurs encore dansent
sur le liquide et lisse miroir
où j’allais voir
une rieuse Flore de marbre et de mousse…
Et pareille à la douce, à la rouge bouche
de l’Été défunt,
sur ces calmes eaux pâles,