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DE L’ORAGE ET DE L’EAU

L’heure est chaude, languide, moite.
L’eau
sous le flottant et faible fardeau
des nymphéas, l’eau miroite
où j’ai baigné mes mains étroites.

Un cygne glisse…
Beau dédaigneux indolent, il plisse
l’épaisseur lisse
de cette eau,
et frôle ces dormants calices.

L’orage est proche… C’est un vague malaise
qui, se mêlant à ces roseaux,
pèse !
Les oiseaux
dans les feuillages ombreux se taisent.

Molle torpeur… Enchantement fade…
Halo
d’une buée sur l’étang de jade…
Ah ! perdre dans l’eau
Mon âme orageuse et malade !…