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Et je dormais aussi quand votre aile a touché
— ah ! le front endormi de Psyché,
faible adorablement, virginale et captive…
Et ce vol sinueux plein d’aise et de langueur
a frôlé tour à tour d’autres fleurs…
Et je vous ai senti comme une flamme vive
palpiter, palpiter sur mon cœur !

Mais voici que défunte est l’ivresse fugace ;
effacés, le sillage ou la trace
des pétales de cendre et d’émail-champlevé…
Et vous reposerez désormais, frêle chose,
voyageur qu’embaumait une rose,
dans l’immobile ardeur du poème achevé
sous la lune — la lune morose.