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EROTIKA BIBLION

Elles arboraient ces vêtements suivant les situations dans lesquelles elles se trouvaient. La callyptze était pour le public extérieur ; elles portaient l’énomide lorsqu’elles recevaient du monde dans leur intérieur ; la tarentine servait dans les voyages ; la crocote était pour le boudoir, lorsqu’elles étaient dans un exercice solitaire ; l’anobolé pour la tribaderie de tête-à-tête ; la cécriphale pour les rendez-vous nocturnes ; l’encyclion pour tenir cercle licencieux ; les tuniques teintes, pour les grandes confréries, les orgies ; et la couleur de la tunique annonçait l’office dont la tribade qui la portait était chargée pour ce jour. Chaque genre de service avait sa couleur ondoyante particulière.

Il est certains cas où la tribaderie a été conseillée par des physiciens très-savants. On sait que David ne recouvra sa chaleur que par des femmes qui tribadaient par-dessus son corps. Quant à Salomon, il n’employait sans doute ses trois mille concubines qu’à faire exécuter en sa présence des évolutions en grand. De nos jours, la chaleur idiopathique se restitue dans le corps humain par les jeux d’une multitude de femmes, au milieu desquelles s’établit celui qui veut recouvrer ses forces. Ce remède était conseillé par Dumoulin toujours avec succès. On sent qu’aussitôt que le malade ressentait les effets idiopathiques de la chaleur, il devait se retirer pour laisser rasseoir et raffermir l’incandescence qui paraissait se montrer ; autrement, il en serait résulté un effet contraire. Ce système est fondé sur ce que l’homme n’a besoin que de la présence de l’objet pour ressentir l’espèce de chaleur dont il s’agit, laquelle le meut plus ou moins fortement, selon qu’il est plus ou moins débilité. En général, la fréquence des accès de cette chaleur vivifiante dure autant et plus que les