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L’ISCHA



Marie Schurmann a proposé ce problème : L’étude des lettres convient-elle à une femme ?

Schurmann soutient l’affirmative, veut que la femme n’excepte aucune science, pas même la théologie, et prétend que le beau sexe doit embrasser la science universelle, parce que l’étude donne une sagesse qu’on n’achète point par les secours dangereux de l’expérience, et que, lors même qu’il en coûterait quelque chose à l’innocence, il serait à propos de passer par-dessus de certaines réserves, en faveur de cette prudence précoce, qui d’ailleurs se trouvera secondée par l’étude, dont les méditations affaiblissent ou redressent les penchants vicieux, et diminuent le danger des occasions.

L’éducation des femmes est si négligée chez tous les peuples, même chez ceux qui passent pour les plus policés, qu’il est bien étonnant qu’on en compte un aussi grand nombre de célèbres par leur érudition et leurs ouvrages. Depuis le livre des Femmes illustres de Boccace jusqu’aux énormes in-quarto du minime Hilarion Coste, nous avons en ce genre un grand nombre de no-