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L’ANÉLYTROÏDE



La Bible est sans contredit l’un des livres les plus anciens et les plus curieux qui existent sur la terre.

La plupart des objections sur lesquelles se fondent les personnes qui ne peuvent croire que Moïse ait été un interprète divin, me paraissent très-insuffisantes. Rien n’a été, par exemple, plus tourné en ridicule que la physique des livres saints, laquelle en effet paraît très-défectueuse. Mais on ne pense point à l’état de cette science dans les premiers âges, pour lesquels enfin il fallait que ce livre fût intelligible. La physique était alors ce qu’elle serait encore, si l’homme n’eût jamais étudié la nature. Il voit le ciel comme une voûte d’azur, dans laquelle le soleil et la lune semblent être les astres les plus considérables ; le premier produit toujours la lumière du jour, et le second celle de la nuit. Il les voit paraître ou se lever d’un côté, et disparaître ou se coucher de l’autre, après avoir fourni leur course et donné leur lumière pendant un certain espace de temps. La mer semble de même couleur que la voûte azurée, et l’on croit qu’elle touche au ciel lorsqu’on la regarde de loin. Toutes les idées du peuple ne