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LA LINGUANMANIE

et qu’il fait massacrer en pleine rue. Ensuite, rappelant son épouse, sous prétexte que le peuple lui demande cette grâce, il la fait rentrer dans son lit sacré[1], après avoir donné la mort à son infâme concubine, par un breuvage qu’il lui fait prendre pour faire avorter le fruit de leurs incestueuses amours[2] ; homme profondément immoral, qui s’abandonna dans ses bains aux plus monstrueuses turpitudes avec les femmes les plus dissolues ; qui se souilla par de sanglantes exécutions, et qui fut massacré dans sa chambre par sa propre femme et les grands de sa cour qu’il avait proscrits[3].

Sabine, femme de l’empereur Adrien, se livre aux embrassements adultères de plusieurs patriciens ; et l’épouse de Marc-Aurèle, Faustine, devient éperduement amoureuse d’un gladiateur.

Commode, né de l’adultère Faustine, fille d’Antonin, ne dément point son origine : il se livre dans son palais à la lasciveté de trois cents concubines et assassine sa sœur Lucilia. Caracalla se souille du sang de son frère et épouse sa belle-mère Julie, dont la beauté égalait l’impudence[4]. Heliogabale aime son eunuque Hiéroclès avec un délire si effréné, « ut eidem inguina oscularetur, floralia sacra se asserens celebrare[5]. » Mais énervé par le luxe et les débauches, incapable par lui-même d’assouvir ses exécrables lubricités, il prostitue toutes les parties de son corps aux turpitudes de ses courtisans et esclaves, se faisant donner le nom de Bassiana, et recherchant avec emportement les criminels plaisirs de la bestialité[6].

  1. Dio, cap. XIII.
  2. Ibid., cap. XXII. — Dio., lib. XVI. — Plin., Epist. II.
  3. Suet., cap. XXIII. — Aurel. Vict., Epist. II, 7. — Dio, lib. LXVIII.
  4. Cum Julia noverca Bassiaui Caracallæ ci sinum nudasset : Vellem, inquit, si liceret. At illa : Si libet, licet. An nescis te imperatorem esse, et leges dare, non accipere ?
  5. Æl. Lamprid., in Heliog., cap. V.
  6. Per cunta cava corporis libidinem recipiens, et eum fructum