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NOTES SUR

Vespasien, passionnément amoureux de Cénis, affranchie d’Antoine, mère de Claude, entretient cette concubine dans son palais, et la traite comme si elle eût été son épouse légitime[1].

Tite, pendant son expédition contre les Juifs, se passionne pour la reine Bérénice, sœur du roi Agrippa, qui lui accorde les dernières faveurs[2]. De retour à Rome, où il s’est fait suivre de sa maîtresse, pour en avoir la tranquille jouissance, il répudie sa femme Marcie Furnille, et mène ensuite une vie efféminée et dissolue, passant des nuits entières dans des débauches de table et se livrant aux plus infâmes plaisirs[3]. Puis il renvoie cette reine en Judée, quoique à contre-cœur[4], après avoir fait massacrer brutalement le consul Cecinna au moment que celui-ci sortait de la salle du repas, sous le vain prétexte qu’il avait violé Bérénice[5].

Domitia Longina, fille de Domitius Corbulo, d’une beauté admirable, mais trop coquette pour ne pas franchir les bornes du devoir conjugal, devient une des plus débauchées courtisanes de Rome ; elle livre ses charmes à Domitien, qui l’enlève brutalement à Ælius Lamia, son mari[6]. Mais bientôt dégoûté d’une femme dont la possession lui avait coûté si peu de peine, il s’enflamme pour Julie Sabine, sa nièce[7], et, pour la posséder librement, il répudie son épouse Domitia, qui se prostitue publiquement à la populace et au comédien Paris, dont elle devient folle d’amour[8],

  1. Suet., in Vesp., cap. III.
  2. Βερενίκη καί τὢ Τίτω συνεγίγνἑτο. Et Berenice cœpit cum Tito coire. Tacit., Hist. V.
  3. Suet., in Tit., cap II.
  4. Ab urbe dimisit invitus invitam. Ibid.
  5. Aurel. Victor, Epist. X, § 4.
  6. Dio, Excerp. per Vales. — Dio, lib. LXVII. — Suet., in Domit., cap. I.
  7. Ibid., cap. XXII
  8. Ibid. cap. III. — Xiphil., LXVII, pag 759, E.