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NOTES SUR

gentille Agar, sa servante[1]. Nous voyons Sodome et Gomorrhe et toutes les villes de la Pantapole, dans la Palestine, livrées à une souillure infâme[2]. Pheiné, de connivence avec Thamma, deux filles de Loth, prennent goût à la bagatelle, et, commettant un inceste avec leur bonhomme de père, dans le dessein de repeupler la terre, se font engrosser par lui, après l’avoir enivré au sortir de Sodome, dont tous les habitants viennent d’être rôtis par un déluge de soufre, pour avoir pris saint Pierre pour saint Paul[3]. Lia et Rachel, épouses de Jacob, lui prostituent leurs servantes[4] ; et Ruben séduit Bêla, concubine de son père[5]. Juda fait épouser Thamar, la veuve de son fils aîné Her, par son second fils Onan, qui élude le devoir conjugal au moyen de la masturbation[6]. Et cette même Thamar, sur un grand chemin, escamote avec adresse un enfant à son beau-père Juda, qui, en s’évertuant avec elle, croit être avec une femme publique[7]. De cette surprise incestueuse, si salutaire au genre humain, naquit Pharès, l’un des ancêtres de Jésus-Christ. L’amoureuse Nitiflis, femme de Puliphar, sollicite l’imbécile Joseph à de voluptueux ébats, mais il refuse obstinément de s’unifier avec elle[8]. La bestialité et la pédérastie étaient fort communes dans le pays de Canaan[9]. On s’y polluait devant la statue de Moloch[10]. Parmi les femmes publiques madianites qui, du temps de Moïse, corrompirent, à Setim, le corps et l’âme du peuple juif, se trouva la jolie prostituée

  1. Gen., chap. XVI, v. 2, 3, 4.
  2. Ibid., chap. XIX, v. 4, 5, 6, 7, 8.
  3. Ibid., v. 24, 30 à 38.
  4. Ibid., chap. XXIX, v. 22, 23, 28.
  5. Ibid., chap. XXXV, v. 22.
  6. Ibid., chap. XXXVIII, v. 8, 9.
  7. Ibid., v. 14, 15, 16.
  8. Ibid., chap. XXXIX, v. 7, 8, 9.
  9. Exod., chap. XXII, v. 19.
  10. Lévit., chap. XVIII, v. 21.