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NOTES SUR

de ces doux plaisirs que la nature y attacha, et que l’homme goûte bien plus vivement par la supériorité de ses facultés intellectuelles et la perfection de ses organes sur ceux des animaux moins favorisés sous ce rapport.

Mais toujours inférieures à ses désirs immodérés, et jamais en harmonie avec ses besoins réels, ses forces physiques se refusent quelquefois d’obéir à la voix de ses passions. Et c’est alors que, blasé sur des plaisirs trop multipliés, l’homme cherche dans son imagination brûlante à réveiller des sensations assoupies et à se procurer de nouvelles délices par de nouveaux moyens, de varier ou de graduer ses jouissances, pour sortir de l’engourdissement où font plongé l’abus de la volupté et la fougue de ses passions.

Obéissant à sa flamme capricieuse, il saisira avec avidité tout ce qui peut assouvir ses désirs effrénés, et, fouillant dans les archives de l’antiquité, il verra dans Ovide, ce grand précepteur dans l’art d’aimer et de jouir, sur les attitudes du plaisir amoureux, tout ce que les anciens ont produit, en ce genre, de plus obscène, de plus lubrique et de plus lascif :

Præcipue nostrum est, ....Sed àlma Dyone,
 Præcipue nostrum est, quod pudet, inquit, opus.
Nola tibi sint quæque ; modos à corpore certos
 Sumite : non omnes una figura decet.
Quæ facie præsignis eris, resupina jaceto :
 Spectentur tergo, quis sua terga placent.
Milanion bumeris Atalantes crura ferebat :
 Si bona sunt, hoc sunt accipienda modo.
Parva vehatur equo : quod erat longissima, nunquam
 Thebais Hectoreo nupta resedit equo.
Strata premat genibus, paulum cervice reflexa,
 Fœmina, per longum conspicienda latus.
Cui femur est juvenile, carent qui pectora menda,
 Stet vir ; in obliquo fusa sit illa toro.
Nec tibi turpe puta crinem, ut Philleia mater,
 Solvere : et effusis colla reflecte comis.
Tu quoque, cui rugis uterum Lucina notavit,