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NOTES SUR

longtemps tenues courbées sous leur sceptre avilissant, mais dont la philosophie du dix-huitième siècle, par ses longs et constants efforts, a fait enfin justice à jamais. Depuis cette époque si mémorable, la civilisation est en marche : ses progrès peuvent être ralentis ; mais ni les misérables intrigues du sacerdoce, qui menace de tout abrutir pour tout dominer, ni les actes impolitiques et imprudents des gouvernements actuels, dont la violence, l’astuce et l’intérêt sont les plus puissants mobiles, ne parviendront jamais à comprimer l’essor de la progressive émancipation de l’esprit humain. Une immense impulsion lui est donnée, et l’imprescriptible liberté, désormais circonscrite dans les bornes bien entendues du devoir social, fera insensiblement le tour du monde, triomphera de leurs vains efforts, et anéantira quelque jour l’œuvre de l’iniquité et de la corruption.

Mais revenons au sujet de ce titre.

La Tropoïde, dit le révérend père Lamy, est tirée des instructions et des règles de morale de la lettre de l’Écriture. La loi juive défend de lier la bouche au bœuf qui bat le blé[1], et saint Paul se sert de ce précepte de Moïse pour établir l’obligation qu’ont les fidèles de fournir aux ministres de l’Évangile tout ce qui leur est nécessaire[2] : ce qui n’est pas mal entendre ses intérêts. D’après saint Jérôme[3], le sens tropologique est celui qui nous élève au-dessus du sens littéral, et nous fait donner une explication morale et propre à nous faire connaître ce qui se passait parmi le peuple juif : récit qui n’est pas du tout à son avantage.


Page 38. — « La forme de consécration chez les Hébreux

  1. Deut., chap. XXV, v. 4.
  2. I Corinth., chap. IX, v. 9. — I, à Timoth., chap. V, v. 18.
  3. Dans sa Lettre à Hedibia.