effets merveilleux de l’aimant et de l’ambre ou succin sur les corps légers, qu’ils attirent lorsqu’ils en sont frottés. Ce phénomène extraordinaire ne fixa point l’attention des anciens ; ils étaient loin de soupçonner qu’il résultât d’une puissance très-répandue et très-remarquable, et il s’écoula plus de deux mille ans avant qu’il devînt le sujet d’une sérieuse méditation. Ce ne fut qu’au dix-septième siècle que l’expérience d’un médecin anglais prouva que le soufre, toutes les résines et une foule d’autres substances possèdent aussi la propriété de la répulsion et de l’attraction.
Au commencement du dix-huitième siècle, Hawsbie reconnut cette vertu à un globe de verre creux, qu’il faisait tourner autour de son axe, tandis que le physicien Gray appliqua ses expériences aux hommes, au moyen de cordes de soie, sur lesquelles il les suspendait, et d’un tube de verre électrisé qu’il tenait près de leurs pieds.
Plusieurs savants français, allemands et anglais, ont agrandi le domaine de l’électricité par une foule d’expériences curieuses et étonnantes, et les recherches sur cette matière ont été poussées si loin que l’on est parvenu à connaître que la secousse électrique peut, sans éprouver le moindre retardement, être menée jusqu’à plus de 12 000 pieds, avec plus de rapidité que ne mettrait le son à parcourir cette même distance.
Le fluide électrique est d’une subtilité bien grande ; il pénètre entièrement les corps, et son action sur eux est si vigoureuse, qu’il est capable d’anéantir les animaux.
Ces phénomènes, et tant d’autres de la même nature, ont partagé les physiciens de toutes les époques sur la question de savoir s’il fallait les attribuer à une matière effluente, qui sort du conducteur et du verre frotté, ou bien à une matière affluente, répandue dans l’atmosphère qui répare les pertes de ces deux agents. Enfin, vers le milieu du siècle dernier, parut un homme qui, par ses méditations profondément philosophiques, démontra