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EROTIKA BIBLION

peau fine qui revêt cette partie ; la salive de l’agent, imprégnée de miel, attirait les flots d’amour. C’était[1] un aphrodisiaque connu et puissant pour les hommes usés. Mais Vitellius faisait cette cérémonie tous les jours, et publiquement, sur tous ceux qui voulaient s’y prêter[2] ; ce qui n’est guère plus bizarre que ces libations (semen et menstruum) que certaines femmes, selon Épiphane, offraient aux dieux, pour les avaler ensuite[3].

Je finis cette singulière récapitulation par demander aux moralistes si les anciens valaient beaucoup mieux que nous, et aux érudits quel service ils croient avoir rendu aux hommes et aux lettres, quand ils ont déterré ces anecdotes et tant d’autres pareilles dans les archives de l’antiquité ?

  1. Hier. Mercurial.
  2. « Quotidiè ac palàm. — Arterias et fauces pro remedio fovebat. »
  3. Hier Merc., lib. IV, pag. 93. — « Scribit Ephiphanius fœminas semen et menstruum libare Deo, et deinde potare solitas. »