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EROTIKA BIBLION

les reconnaissait à une certaine tournure, à une coupe, à un galbe particulier.

Les Lesbiennes sont citées pour l’invention ou la coutume d’avoir rendu la bouche le plus fréquent organe de la volupté[1].

Différents peuples se distinguèrent ainsi par des usages bien étranges et plus fréquents chez eux que chez tous les autres ; de sorte que ce qui n’est aujourd’hui que le vice de tel ou tel individu, était alors le caractère distinctif de tout un peuple. Ainsi, de ces peuples de l’île d’Eubée qui n’aimaient que les enfants et qui les prostituaient de toutes manières, vint le mot chalcider[2]. Ainsi, l’on créa celui de phicidisser pour indiquer une fantaisie bien dégoûtante[3]. On exprima

    intempestivius libidinantem. De mulieribus Corinthi prostantibus dictum est alibi. Dictum est autem χοιροπωλῶ, novo quidem verbo, quod nobis indicat quœstum facere corpore. »

  1. Λεσβιἁζειν. Lesbiari. La Lesbienne. « Antiquitus polluere dicebant. » Érasme, Prov. LXX, pag. 1018. « Χοῖρος enim cunnum significat (quæ combibones jam suos contaminet. Aristophanes in Vespis). Érasme, ibid. « Aiunt turpitudinem, quæ per os peragitur, fellationis opinor, aut irrumationis, primum à Lesbiis auctoribus fuisse profectam, et apud illos primum omnium fæminam tale quiddam passam esse. » — Ainsi le talent caractéristique des Lesbiennes était de gamahucher ; d’où « Mihi at videre labda juxta Lesbios.» (Aristoph., λάβδα Λεσβίους, fellatrix.) La fellatrice, qui suce le gland, était encore une épithète des Lesbiennes, où c’était la mode de commencer par cette cérémonie. Érasme, Prov. LXXVII, pag. 987. « Feliatricem indicat… quæ communis Lesbiis, et vitio quod ei tribuitur genti, etc. »

    N. B. Il y avait, il y a quelques années, à Paris, une fille charmante, née sans langue, qui parlait par signes avec une adresse étonnante, et s’était vouée à ce genre de prostitution. M. Louis l’a décrite sous le titre d’Aglossostomographie.

  2. Καλκιδιζειν. Chalcidissare. Érasme, Prov. XCIV, p. 804. « Gens (Chalcidicenses) male audisse ob fœdos puerum amores. »
  3. Φικιδίζειν. Phicidissare. Se faire lécher les testicules par de jeunes chiens. (Suétone.)