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L’ANOSCOPIE



On sait que dans tous les siècles, les jongleurs, les charlatans, devins, médecins, politiques ou philosophes (car il en est de toutes ces sortes), ont eu plus ou moins d’influence. La nature de l’homme, sans cesse ballotté entre le désir et la crainte, offre tant d’hameçons à l’usage de ceux qui établissent leur crédit ou leur fortune sur la crédulité de leurs semblables, qu’il y a toujours pour eux quelque heureuse découverte à faire dans l’océan sans bornes des sottises humaines ; et quand on se contenterait de rajeunir les vieilles fascinations, les folies surannées, cet appât est si bien proportionné à l’avidité ignorante et grossière du peuple, auquel il est surtout destiné, que son effet est infaillible, quelque ignorants et maladroits que puissent être les professeurs dans l’art si facile de tromper les hommes. La philosophie et la physique expérimentale plus cultivées, en détrompent sans doute un grand nombre ; mais celui où les progrès des connaissances humaines peut pénétrer, sera toujours de beaucoup le plus petit.

Le mot de devin se trouve très-souvent dans la