brûler le fruit avec les acteurs. Les Juives avaient commerce avec les animaux[1], et voilà ce qui, selon moi, est bien étrange ; je conçois comment un homme rustique ou déréglé, emporté par la fougue d’un besoin ou les délires de l’imagination, essaie d’une chèvre, d’une jument, d’une vache même ; mais rien ne peut m’apprivoiser avec l’idée d’une femme qui se fait éventrer par un âne. Cependant un verset du Lévitique[2] porte : La bête, quelle qu’elle soit. D’où il résulte évidemment que les Juives se prostituaient à toute espèce de bêtes indistinctement ; voilà ce qui est incompréhensible.
Quoi qu’il en soit, il paraît certain qu’il a existé des produits des chèvres avec l’espèce humaine. Les satyres, les faunes, les égypans, toutes ces fables en sont une tradition très-remarquable. Satar, en arabe, signifie bouc, et le bouc expiatoire ne fut ordonné par Moïse que pour détourner les Israélites du goût qu’ils avaient pour cet animal lascif[3]. Comme il est dit dans l’Exode qu’on ne pouvait voir la face des Dieux, les Israélites étaient persuadés que les démons se faisaient voir sous cette forme[4], et c’est là le φάσματραγου dont parle Jamblique. On trouve dans Homère de ces apparitions. Manethon, Denis d’Halicarnasse et beaucoup d’autres, offrent des vestiges très-remarquables de ces productions monstrueuses.
On a ensuite confondu les incubes et les succubes avec les véritables produits. Jérémie parle de faunes