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EROTIKA BIBLION

ralem usum, in eum usum qui est contra naturam. » C’est dans le vingt-sixième verset du chapitre (de saint Paul aux Romains) cité au bas de la page qu’on lit ces paroles, et le verset suivant a fourni au Caravage l’idée de son Rosaire, qui est dans le Muséum du grand-duc de Toscane. On y voit une trentaine d’hommes étroitement liés (turpiter ligati) en rond, et s’embrassant avec cette ardeur lubrique que ce peintre sait répandre dans ses compositions libertines.

Au reste, la pédérastie a été connue sur tout le globe ; les voyageurs et les missionnaires en font foi. Ceux-ci rapportent même un cas de sodomie triple, qui a embarrassé et aiguisé la sagacité du docte Sanchez ; le voici :

Marc Paul avait décrit, dans sa Description géographique, imprimée en 1566, les hommes à queue du royaume de Lambri. Struys avait parlé de ceux de l’île Formose, et Gemelli Carreri de ceux de l’île Mindors, voisine de Manille. Tant d’autorités se trouvèrent plus que suffisantes pour déterminer des missionnaires jésuites à entreprendre de préférence des conversions dans ce pays-là. Ils ramenèrent en effet de ces hommes à queue, qui, par un prolongement du coccyx, portaient vraiment des queues de sept, huit et dix pouces, susceptibles, quant à la mobilité, de tous les mouvements que l’on aperçoit dans la trompe de l’éléphant. Or, l’un de ces hommes à queue se coucha entre deux femmes, dont l’une, ayant un clitoris considérable, se posta de la tête aux pieds, et plaça en pédéraste son clitoris, tandis que la queue de l’insulaire fournissait sept pouces au vase légitime ; l’insulaire, qui était complaisant, se laissa faire, et pour occuper toutes ses facultés, il approcha de l’autre femme, et en