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LE RIDEAU LEVÉ

— Papa, qu’est-ce donc qu’un godmiché ?

— Tu le verras, ma Laure ; mais il faut attendre un autre jour.

Le lendemain je ne lui parlai que de cela ; je voulais le voir absolument ; je le pressai tant qu’il fallut enfin qu’il me le montrât. J’en fus surprise ; je désirais qu’il m’en fît faire l’essai le soir même, mais il me remit au surlendemain. Je veux, ma chère, faire avec toi comme papa me fit alors : je ne t’en ferai la description que dans une autre scène où nous le mîmes en usage. Je t’en ai déjà parlé de vive voix, et je regrettais de ne pas l’avoir dans nos caresses, où j’aurais avec tant de plaisir, joué le rôle d’un amant tendre avec toi ; mais je ne l’oublierai sûrement pas quand j’irai retrouver ma consolation dans tes bras.

Malgré la distance qu’il mettait dans les plaisirs qu’il me procurait, il n’y avait aucune sorte de variété qu’il ne répandît pour y ajouter de nouveaux attraits ; il m’était d’autant plus facile de les y trouver, que je l’aimais avec toute la passion dont j’étais capable. Quelquefois il se mettait sur moi, sa tête entre mes cuisses, et la mienne entre ses genoux ; il couvrait de sa bouche ouverte et brûlante toutes les lèvres de mon con ; il les suçait, il enfonçait sa langue entre deux ; du bout il branlait mon clitoris, tandis qu’avec son doigt, ou le godmiché, il animait, il inondait l’intérieur. Je suçais moi-même la